Une équipe de recherche internationale comprenant des chercheurs de l’IRAP, de l’ISMO et l’IAS du CNRS et de l’Université de Paris-Saclay, du LERMA, de l’IPAG, ont utilisé les données collectées par le télescope spatial James Webb de la NASA/ESA/CSA pour détecter pour la première fois le cation méthyle (CH3+ ), situé dans le disque protoplanétaire entourant une jeune étoile dans la région du nuage moléculaire d’Orion à environ 1350 années lumière de la Terre.

Cette détection est le résultat d’une analyse d’experts pluridisciplinaires, comprenant des contributions essentielles de spectroscopistes de laboratoire. Cette molécule carbonée assez simple possède une propriété unique : elle réagit de manière relativement inefficace avec l’élément le plus abondant de notre univers (l’hydrogène moléculaire), mais réagit facilement avec d’autres molécules, ce qui permet la formation de molécules beaucoup plus complexes à base de carbone. La chimie du carbone présente un intérêt particulier pour les astronomes, car toutes les formes de vie connues sont basées sur le carbone. Le rôle vital de CH3+ dans la chimie du carbone interstellaire a été prédit depuis les années 1970, mais les capacités uniques de Webb ont enfin permis de l’observer dans une région de l’espace qui pourrait éventuellement former des planètes hôtes capables d’accueillir la vie.

Voir le communiqué de presse de l’ESA

Cette recherche s’inscrit dans le cadre du projet « PDRs4All », l’un des 13 programmes « Early Release Science » du JWST porté par trois co-investigateurs principaux dont Olivier Berné de l’IRAP (Toulouse), Emilie Habart de l’IAS et de l’Université Paris Saclay (Orsay) et Els Peeters de l’Université Western Ontario (Canada). Ces observations sont conçues pour présenter les capacités d’observation du JWST et permettre à la communauté astronomique d’apprendre comment tirer le meilleur parti de ses instruments. L’équipe du programme ERS PDRS4all (« les régions de photodissociation pour tous ») a déjà planifié d’autres observations.
Cette recherche est décrite dans un article récemment publié dans la revue Nature et fait l’objet de communiqué ESA.

Ces résultats font l’objet d’une actualité sur les sites de l’INSU et de l’Université Paris-Saclay.

 

ESA/Webb, NASA, CSA, M. Zamani (ESA/Webb), the PDRs4All ERS Team